Génaf - Une génération pour l'Afrique

Projet Burkina 2013

Présentation

Dates effectives du projet

mi-juillet à mi-septembre

Objectifs initiaux

Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé, où 92% de la population est rurale et le secteur primaire est ainsi le premier secteur d’activité du pays. Or, les techniques agricoles utilisées sont ancestrales et ne sont plus adaptées dans un monde en plein changement climatique, causant un appauvrissement des sols et un manque cruel d'alimentation pour une partie de la population.
Il n'existe qu'une seule formation professionnelle agricole dans tout le pays. Basée en zone urbaine, elle privilégie la formation de commercialisation des produits à celle de la production.
Selon une étude menée par le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur du Burkina Faso et l'Agence Française de Développement, il est indispensable de former les jeunes burkinabés aux métiers de la production et de la transformation.

A la vue de ce constat, notre objectif est alors de permettre au Centre agricole et pastoral de Lioulgou (dans la province du Kouritenga) de fournir à ses élèves, en plus de l’enseignement général déjà prodigué en niveaux collège et lycée, un enseignement technique agro-sylvo-pastoral grâce à la construction d’un laboratoire. Ainsi les élèves pourront obtenir un diplôme professionnel.

Ce projet nous a été proposé par un chef de village alentour que nous avons rencontré par le biais d'une association amie. Il était à l'origine, soutenu par son association en France avec laquelle nous sommes aujourd'hui partenaire, de la création d'un lycée général et technique au sein de la ville de Koupéla qui fonctionne depuis 15 ans maintenant. Sollicité par son cousin chef du village de Lioulgou, il s'est lancé dans le projet de la création de ce CAP depuis 5 ans.

Le laboratoire dont il est question ici pourra donc accueillir à la rentrée 2013/2014 ses premiers élèves de seconde scientifique, au minimum au nombre de 25. Cette filière dispensera 6h de cours de Physique/Chimie et 3h de cours de Sciences et Vie de la Terre hebdomadaires.
Les élèves travailleront dans le laboratoire en demi-groupe (environ 12 élèves) pour des questions d’efficacité, de pédagogie et de sécurité.

Le développement du centre participe également au développement local grâce à des formations courtes à destination des agriculteurs en activité qui attendent depuis quelques années maintenant de pouvoir se (re)former.

Le projet ambitieux de ce centre a retenu notre attention et suscité notre motivation par sa double vocation: promouvoir l'éducation et l'utilisation de ressources naturelles pour permettre le développement et l'autonomie locale.

Comme chaque projet, celui-ci ne fera pas exception puisqu'il sera accompagné d'un programme culturel adapté aux enfants et jeunes du village. Cela viendra alors compléter notre dispositif par une approche plus directe en faveur des enfants et nous permettra de développer des liens de proximité avec la population locale.

Notre action sur place

Construction d'un laboratoire

La priorité aujourd'hui est la construction d'un laboratoire, indispensable avant le début de toute culture. Ce laboratoire correspond à une salle de chimie, semblable à celles dont sont dotés les établissements français, et permet la création d'une première filière technique au lycée. Il s’agit donc d'un lieu d’expérimentation et d’apprentissage pratique. Les bénévoles de Génaf participeront au chantier, en partenariat avec un entrepreneur et des ouvriers locaux, du creusement des fondations à la dernière couche de peinture.

Un calendrier déterminant le rythme des travaux et les taches à accomplir chaque semaine sera établit avec l’entrepreneur afin de s’assurer, une fois sur place, de la bonne évolution du projet et du respect des délais.
Le travail sur le chantier s'effectuera le matin pour les bénévoles, laissant place l'après-midi aux activités culturelles. Notre intervention s'inscrit dans un projet de longue durée, le centre formera à terme les étudiants à l'ensemble des métiers du processus agricole : de la production à la transformation des matières premières jusqu’à leur commercialisation. Ainsi la dernière étape de la création du centre sera l'édification de maisons de transformation des produits cultivés (biscuiterie, fabrication de yaourts, séchage des fruits, mise en conserves...).

Grâce au laboratoire, au développement des cultures et de la ferme pilote, les élèves pourront acquérir des connaissances aussi bien théoriques que pratiques dans un secteur offrant de nombreux débouchés et ayant un fort potentiel de développement. Le choix des cultures s’établit selon les caractéristiques agronomiques des terres cultivées et selon les besoins de la population locale et régionale. Des productions telles que les céréales traditionnelles (mil, sorgho, etc.), les cultures de contre-saison (aubergines, tomates, oignons, etc.) et les cultures maraîchères seront développées.
Cette production aura une double fonction, elle sera à la fois utilisée pour nourrir les internes du CAP mais elle sera également vendue afin de permettre au CAP de baisser les frais de scolarité et financer des investissements pour poursuive le développement du centre.
L’objectif à terme est de délivrer aux étudiants une formation d’enseignement supérieur et technique via un BTS agricole. Les élèves peuvent ainsi rejoindre le centre à différents moments de leur scolarité (collège, lycée, BTS), choisir une formation plus ou moins courte (brevet agricole, bac pro agricole, BTS agricole) qui leur permettra d’exercer une activité professionnelle qui participe au développement de leurs villages.

Nous fournissons donc la construction du site en partenariat avec une branche de l'ACKSP située à Ponthivy en France qui prend en charge l'approvisionnement du matériel nécessaire à l'apprentissage qui y sera fourni.


Le projet éducatif et culturel

Un chef de village Burkinabé et professeur de mathématique dans un collège en France a affirmé ceci :

« Les cours de soutien scolaire ne sont pas toujours pertinents au Burkina Faso comme en France... Les programmes ne sont pas forcément les mêmes et les techniques de transmission peuvent radicalement différer de celles des maîtres locaux... Prudence donc !

Par contre, toute activité culturelle et ludique est la bienvenue... Les enfants de tout âge et de tous les villages adorent cela. Le Festival Kudemdé au Burkina Faso en est un exemple: c’est un festival sur la culture traditionnelle durant lequel les enfants se réalisent en danse, chants, théâtre, scénette, poésie, musique, récital, etc. Pour ces activités les enfants sont motivés et dynamiques et se surpassent pour surprendre leur public. Donc je vous encourage à fond dans ce sens ! »


C’est pour la première raison évoquée par André Silga cité ci-dessus que Génaf a toujours organisé des cours de soutien en appui avec des professeurs locaux afin de suivre le bon programme et d’assurer une cohérence maximale dans les cours proposés. Mais cette fois-ci, Génaf souhaite proposer aux enfants du village de Lioulgou et ses alentours de développer leur créativité, se dépenser et mettre à profit leurs compétences pour se réaliser dans des activités artistiques et sportives.
Genaf l’avait mis en place dans ses précédents projets mais en deuxième plan. Cette année, nous en faisons notre seul axe du projet éducatif et culturel. Nous tentons donc de suivre une nouvelle démarche avec une approche plus de jeu que d’apprentissage.

Neill, psychanalyste et pédagogue écossais du 20ème siècle a fait émerger l’idée que les enfants ont besoin « d’épuiser leur intérêt personnel à jouer » afin d’être disponible pour apprendre et avoir envie d’apprendre.
Souvent on met de côté l’importance dans l’apprentissage des notions de plaisir d’apprendre, de grandir, de se constituer un esprit critique face au monde qui nous entoure, parce que c’est bien le premier objectif de l’école : permettre à des enfants de devenir des citoyens avertis.
Alors, il nous semble important à Génaf d’offrir à ces enfants des espaces d’apprentissages ludiques et tournés sur des activités qui permettent d’acquérir les fondamentaux (lecture, écriture et mathématiques) autrement que par le biais d’un apprentissage scolaire.

De plus, le théâtre, la photographie, la danse, le sport, etc., sont des activités génératrices de savoirs par le plaisir, ce que nous allons tenter de mettre en place durant nos deux mois de présence au village. Améliorer sa diction, apprendre de nouveaux mots, développer sa mémoire, compter les pas, améliorer sa perception de la géométrie dans l’espace, allier les compétences de chacun en équipe, respecter des règles de groupe, se dépasser, persévérer, sont autant de fondamentaux nécessaires au bon développement d’un enfant dans la société qui l’entoure.
Ces projets seront pensés et organisés en collaboration avec deux institutrices du village de Lioulgou. De plus, nous souhaitons mener ces projets culturels avec des jeunes locaux du même âge que nous, en faveur des jeunes enfants de primaire, nous permettant de créer un réel échange culturel avec eux. Les voyages de préparation de la Présidente de Génaf, à partir du mois de janvier, et de la chef de projet durant le mois de février, seront l’occasion de rencontrer des jeunes du village afin de travailler avec eux à cette idée.
Issus de milieux socioculturels différents, les membres de Génaf et les jeunes burkinabés intéressés par ce projet pourront se rencontrer, se connaître, échanger et travailler ensemble pour atteindre un but commun.
Mais l’objectif de ces échanges culturels peut aussi être un moyen de répondre de façon ludique à la curiosité des enfants et des jeunes au sujet de la vie en France et en Europe autrement que ce qu’ils ont pu découvrir à l’école ou dans les livres d‘histoire. Dans le même sens, ce sera l’occasion pour nos bénévoles de découvrir la vie burkinaée et la culture du village dans lequel nous nous trouverons.
Au cours de nos précédents projets, on a pu constater que cette curiosité concerne toujours les différences entre nos sociétés, mais aussi les points communs que nous pouvons avoir, en allant des préoccupations quotidiennes les plus banales (le climat, la nourriture…) à des sujets plus sérieux (le système éducatif, la place de la femme dans la société, la religion, la démocratie, les relations humaines…).

D'autre part, nous prévoyons d’organiser des projections de films au cœur du village. En effet, lors de nos précédents voyages cette initiative a toujours reçu un franc succès, c’est pourquoi nous tenons à conserver cette tradition.


Bilan

Résultats obtenus

A court terme
  • Equipement du laboratoire par l'école de Ponthivy qui accueuille sa branche de l'ACKSP.
  • Obtention de l'agrément agricole accordé par l'Etat burkinabé.
  • Impact des projets culturels : il permettra de continuer à promouvoir la culture traditionnelle burkinabè dans un monde où la transmission se fait de plus en plus rare. Lors de l'inauguration du laboratoire, les enfants présenteront le spectacle qu'ils auront réalisé tout au long de ces après-midi culturels. Ainsi nous pourrons nous rendre compte du travail accompli, de l’engouement que cela aura suscité au sein du village, des liens qui se seront constitués entre adultes, jeunes et enfants (entre burkinabè et entre français et burkinabè) et de la satisfaction et de la fierté que les enfants en auront retirés.
A long terme
  • Pour les étudiants: leur permettre de gérer de manière raisonnée une exploitation agricole ou d'élevage, participer au développement d'entreprises de transformation des aliments, poursuite des études dans la recherche agricole, d’alimenter l’économie locale en vendant leurs cultures aux villages alentours
  • Pour la population locale: formation à l'ensemble des savoir-faire nécessaires à l'autonomie locale d'une part car les élèves iront faire des stages chez les paysans des alentours, ce qui permettra un transfert de connaissances mais également grâce à des cessions de formation au sein du centre de ces derniers. Amélioration de la productivité par une agriculture durable permettant de lutter contre l’insécurité alimentaire et d’assurer le développement économique du village.

Pérennité du projet

Le partenariat associatif avec l’ACKSP nous assure d’avoir des nouvelles régulières du fonctionnement du laboratoire et de l’évolution du centre. Il est en autre convenu que le reporting pédagogique trimestriel des classes du collège et lycée nous sera transmis.

Cette association à l'origine du projet gère en quasi totalité le fonctionnement du CAP, nous sommes donc assurés que le projet continuera d'exister et de grandir sans nous si nous ne sommes pas en capacité de fournir davantage de soutien dans les années à venir.

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